Page:Fayol, Henri - Administration industrielle et générale, 1917.djvu/108

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« Cependant, ajoute-l-il (page (i’i), la conviction est fortemont enracinée que la véritable base d’organisation repose « sur le type militaire dont le principe est qu’aucun ouvrier « ne peut travailler sous les ordres de deux chefs différents. « Jusqu’ici, sauf dans les usines qu’il a aidé à organiser, « l’autour n’a jamais trouvé un seul directeur déclarant « carrément et en pleine connaissance de cause qu’il « employait le système de direction administrative parce (( que tel était le principe correct. » D’après Taylor lui-même, certains fidèles du principe de l’unité de commandement n’ont pas voulu y renoncer même sur ces instances.

En ce qui me concerne, je ne crois pas qu’un atelier puisse bien marcher dans l’état de violation flagrante de ce principe. Et cependant, Taylor a dirigé avec succès de grandes entreprises.

Comment expliquer cette contradiction ? Je suppose qu’en pratique Taylor savait concilier le fonctionnement de l’Etat-Major avec le principe de l’unité de commandement. Mais ce n’est là qu’une supposition dont je ne suis pas en mesure de vérifier l’exactitude. Tous les jours, dans les affaires, et du haut en bas des hiérarchies, on a à concilier le fonctionnement de l’Elat-Major avec le principe de l’unité de commandement. 11 y* faut quelque habileté. Taylor devait en être richement pourvu. Je crois qu’il est dangereux de laisser se répandre l’idée que le principe de l’unité de commandement est sans importance et peut-être impunément violé. Conservons donc, précieusement, jusqu’à nouvel ordre, le vieux type d’organisation où l’unité de commandement est en honneur. 11 se concilie très bien d’ailleurs avec le renforcement des chefs d’atelier et contre-maîtres recommandé par Taylor. Mes réserves sur l’organisation scientifique ou administrative de Taylor ne m’empêchent point d’admirer l’inventeur