Page:Fayol, Henri - Administration industrielle et générale, 1917.djvu/115

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qualités générales : un persiste à ne voir dans le grand industriel que l’éminent technicien ou l’habile négociant, dans le chef du gouvernement, que le général heureux ou le parlementaire éloquent. Cependant la capacité spéciale la plus brillante ne suffît pas à faire un bon chef de grande entreprise. Pour faire un chef parfait il faudrait posséder à un haut degré toutes les qualités et connaissances énumérées plus haut. Les hommes qui approchent de cette perfection sont bien rares ; il faut admettre des faiblesses, des lacunes môme. Dans quelle mesure ?

L’absence de santé peut annihiler toutes les autres qualités réunies. De même un grand affaiblissement intellectuel. Par les chefs de service et l’Etat-Major il est possible do suppléer dans une large mesure à un défaut de connaissances fonctionnelles, même de celles qui concernent la fonction professionnelle caractéristique de l’entreprise ; rien ne peut compenser l’incapacité administrative. La moindre imperfection morale du grand chef peut avoir les conséquences les plus graves. La hauteur hiérarchique est comme un bras de levier dont la longueur augmente considérablement la puissance ; qualités et défauts ont cent fois plus d’importance chez un chef à sept ou huit galons que chez un contre-maître. CHEFS DES MOYENNES ET DES PETITES ENTREPRISES Entre les qualités et connaissances nécessaires au chef d’une grande entreprise, même à un chef d’Etat, et celles nécessaires à un artisan, chef et unique agent de son industrie ou de son commerce^ il n’y a que des différences de degré. Ce sont des éléments de même nature associés à des degrés divers qui constituent la valeur des chefs grands et petits.

Pour le chef de la très grande entreprise, la capacité administrative est non seulement la plus importante de toutes, mais elle l’emporte comme importance à elle seule sur toutes