Page:Fayol, Henri - Administration industrielle et générale, 1917.djvu/162

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Pour faire régner l’harmonie entre les diverses parties de l’organisme matériel ou social d’une très grande entreprise, entre sa puissance technique, sa puissance commerciale et sa puissance financière, entre ses diverses opérations, il faut non seulement un bon programme et une bonne organisation, mais encore une coordination de tous les instants. Il faut sans cesse mettre en équilibre les forces en jeu ; éviter que la marche de l’ensemble soit troublée inopinément par une mesure appliquée sur un point seulement. Aucun procédé n’est supérieur à la conférence pour assurer l’unité de direction et la convergence des efforts, pour entraîner à une collaboration spontanée les divers chefs de service appelés à poursuivre un but commun. La cloison étanche disparaît quand tous les chefs do service ont à s’expliquer et à s’entendre en présence de l’autorité supérieure.

La conférence des chefs de service est pour la coordination ce que le programme d’action est pour la prévoyance, et ce que les tableaux synoptiques du personnel sont pour l’organisation sociale, c’est-à-dire un signe caractéristique et un instrument essentiel. Si le signe est absent, il y a de grandes probabilités pour que la fonction soit mal remplie. La présence, du signe n’est pas une garantie absolue du bon fonctionnement ; il faut de plus que le chef sache bien se servir de l’instrument. L’art de manier ces divers instruments est l’une des qualités de l’administrateur.