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organes surgissent destinés à remplacer l’organe unique primitivement chargé de toutes les fonctions.

La division du travail a pour but d’arriver à produire plus et mieux avec le même effort.

L’ouvrier qui fait toujours la même pièce, le chef qui traite constamment des mêmes affaires, acquièrent une habileté, une assurance, une précision qui accroissent leur rendement. Chaque changement d’occupation entraîne un effort d’adaptation qui diminue la production.

La division du travail permet de réduire le nombre d’objets sur lesquels l’attention et l’effort doivent se porter. On a reconnu que c’est le meilleur moyen d’utiliser les individus et les collectivités.

Elle ne s’applique pas seulement aux besognes techniques, mais à tous les travaux, sans exception, qui mettent en jeu un plus ou moins grand nombre de personnes et qui requièrent plusieurs sortes de capacités. Elle a pour conséquences la spécialisation des fonctions et la séparation des pouvoirs. Bien que ses avantages soient universellement reconnus et que l’on n’imagine pas la possibilité du progrès sans le travail spécialisé des savants et des artistes, la division du travail a ses limites que l’expérience, accompagnée de l’esprit de mesure, apprend à ne pas franchir.

2° AUTORITÉ — RESPONSABILITÉ

L’autorité, c’est le droit de commander et le pouvoir de se faire obéir.

On distingue, dans un chef, l’autorité statuaire qui tient à la fonction, et l’autorité personnelle faite d’intelligence, de savoir, d’expérience, de valeur morale, de don de commandement, de services rendus, etc. Pour faire un bon chef, l’autorité personnelle est le complément indispensable de l’autorité statutaire.