Par ses connaissances, par ses idées, par son action, le chef de l’entreprise a une influence considérable sur les résultats généraux et il est tout naturel qu’on cherche à l’intéresser à ces résultats. Il est parfois possible d’établir entre son action personnelle et les résultats une relation étroite ; cependant, il existe généralement d’autres influences, tout à fait indépendantes de la valeur du chef, qui peuvent faire varier les résultats généraux dans des proportions beaucoup plus grandes que l’action personnelle du chef. Si le traitement du chef dépendait exclusivement des bénéfices, il pourrait parfois être réduit à zéro.
11 est d’ailleurs des affaires en création ou en liquidation, ou simplement en crise passagère, dont la direction n’exige pas moins de talent que celles des affaires prospères, où la participation aux bénéfices ne peut pas être la base du traitement du chef.
Enfin, les grands serviteurs de l’État ne peuvent pas être payés par une participation aux bénéfices. La participation aux bénéfices n’est donc, pas plus pour les grands chefs que pour les ouvriers, une règle générale de rémunération .
En résumé, la participation aux bénéfices est un moyen de rémunération qui peut donner dans certains cas d’excellents résultats ; ce n’est pas une solution générale. Il ne semble pas que l’on puisse compter, au moins pour le moment, sur ce mode de rétribution pour apaiser les conflits du capital et du travail. Il est heureusement d’autres, moyens qui ont suffi jusqu’à présent à assurer à la société une paix relative ; ces moyens n’ont pas perdu leur efficacité. 11 appartient aux chefs de les étudier, de les appliquer et de les faire réussir.