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LE TIBET

Gouvernement, administration. — Il est assez difficile de définir le gouvernement du Tibet. C’est au fond une théocratie. Si les moines ne gouvernent pas en principe, ou ne détiennent pas exclusivement l’autorité, tout se fait d’après leurs inspirations. L’autorité suprême appartient au dalaï-lama, qui est le souverain pontife du pays, mais dont le pouvoir, généralement respecté, n’est peut-être pas obéi partout avec une entière soumission. Toutefois, le dalaï-lama ne gouverne pas lui-même, il délègue ses pouvoirs à un fonctionnaire nommé à vie qui porte le titre de de-sri, et qu’on désigne quelquefois sous le nom mongol de nomokhan (roi de la loi). C’est lui qui est réputé le « roi » ou « régent » du Tibet. Il gouverne avec le concours de quatre ministres appelés kalon, qui ont sous leurs ordres seize hauts fonctionnaires entre lesquels sont répartis les diverses branches de l’administration. Ce pouvoir central est représenté dans les provinces par divers fonctionnaires dont les principaux sont les de-pa et les chel-ngo qu’on peut assimiler à nos préfets et à nos sous-préfets. Les fonctionnaires de l’ordre inférieur sont nommés par les kalons ; les depa et les fonctionnaires élevés le sont par le de-sri qui relève du dalaï-lama. Il n’y a aucun moyen de contrôler l’administration qui est despotique et oppressive.