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LE TIBET

sieurs séjours au Tibet ; mais il n’alla guère que sur la lisière du Tibet occidental pour s’y enfermer dans des couvents. Ses travaux, d’une importance capitale pour la connaissance de la langue et de la littérature, n’ont qu’une utilité très secondaire pour celle du pays. Il se disposait à aller au cœur du Tibet et était déjà en route pour Lha-sa quand la mort le surprit à Dardjiling, en 1842.

Huc et Gabet. — Deux ans plus tard, deux missionnaires français, les lazaristes Hue et Gabet, partis de Chine, arrivèrent à Lha-sa le 29 janvier 1846, après un voyage de dix-huit mois par le lac Bleu et la vallée du fleuve Jaune. Au bout de six semaines, ils furent expulsés et ramenés à la frontière chinoise du Sse-tchuen à travers le Tibet oriental. Ce retour officiel, pendant lequel on n’eut pour eux que des égards, prit trois grands mois. Huc a publié les Souvenirs de son voyage en deux volumes qui ont eu beaucoup de succès. On a pourtant révoqué en doute la réalité de ce fameux voyage, et Huc a été accusé ou au moins soupçonné d’avoir raconté des pérégrinations qu’il n’avait pas faites. Malgré ces graves imputations, on admet que le voyage a été exécuté[1], et le livre

  1. Hermann Schlagintweit s’est entretenu avec un lama du Boutan qui s’était trouvé à Lha-sa lors du séjour que firent Huc et Gabet, et qui avait vu les images exposées par ces missionnaires dans leur chapelle. (Sou-