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HISTOIRE. VOYAGES

de Huc est une des autorités qu’on invoque sur le Tibet. Mais peut-être convient-il d’être avec lui sur ses gardes. Il a un grand art de mise en scène et y joint un certain ton gouailleur qui n’est pas fait pour inspirer une entière confiance ; on est parfois tenté de se demander si tout ce qu’il raconte lui est bien arrivé. Il se peut, en effet, qu’il ait grossi son livre d’une foule d’anecdotes, fort vraies d’ailleurs, mais puisées à une autre source que celle des souvenirs de son voyage.

Krick. — Du 15 décembre 1851 au 18 mars 1852, l’abbé Krick essaya de pénétrer au Tibet par l’Assam et la vallée du Brahmapoutre. Il réussit, mais fut aussitôt renvoyé. En 1854, il recommença le voyage avec la pensée de s’établir au bourg tibétain de Samé ; mais il ne tarda pas à y être assassiné avec son compagnon, M. Bourry, par un chef des sauvages Michemis, qui croyait avoir à se venger de lui.

Renou. — M. Renou, autre missionnaire catholique français, pénétra dans le Tibet par la Chine en 1847 et en fut promptement expulsé. Il y revint en 1851 et put séjourner dix mois dans un monastère (Teun-djrou-ling), où il reçut de bonnes leçons

    venirs, II, page 328.) Voir Émile Schlagintweit, Le Bouddhisme au Tibet, page 63 de la traduction française. (Annales du musée Guimet, tome III.)