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LA JEUNE FILLE MOURANTE.


 
Comment me délivrer de cette fièvre ardente ?
Mon sang court plus rapide, et ma main est brûlante.
Je souffre. Dites-moi, je suis mal ? n’est-ce pas ?
Souvent, le front penché, l’œil baissé vers la terre,
Vous rêvez tristement ; puis d’un air de mystère
J’entends parler bien bas.

Et si je fais un bruit léger, si je respire,
Des larmes dans les yeux on essaie un sourire,
On se rend bien joyeux ; mais j’entends soupirer ;
Sur les fronts tout brillants passe une idée amère,
Et ma petite sœur, qui voit pleurer ma mère,
Près du lit vient pleurer.

Ces larmes me l’ont dit, votre secret terrible :
Je vais mourir !… Déjà ! mourir !… Oh ! c’est horrible !