Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/132

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H4 SÉBASTIEN CASTELLION. cueillit et l’aida dc son mieux. La passion du travail le sou- tint : Nicolaus et Hemiczts stremte student; Nicolaus pme- sertim mms arclet, écrivait Calvin a la Pentecôte; mais quelques jours apres, il ajoute que les deux jeunes gens meurent de faim, calde esurimzt ’, et Nicolas dans ses lettres en fait presque l’aveu ’. Mais il employa si bien son temps qu’avant la fin de cette année, pressé par les événements, Calvin se décidait it le consacrer au ministere. Les Genevois réclamaient avec supplications le retour de celui qu’ils avaient banni trois ans avant. Calvin, d’abord épou- vanté de ce retour aux galères, s’y était résigné « ii la parfin, _ par le regard de son devoir >>. Avant de régler la question de son retour aGeneve, il avait a suivre les longues et difficiles négociations de la conférence de \Vorms. Au moment de s’y rend1·e, Buce1· et Calvin imposerent les mains aNicolas Parent dans l`église‘tle Strasbourg (26 oct. 1540) et le cbargerent d’une sorte de suppléance p1·oviso_ire. Bien de plus touchant ni de plus noble que la lettre où le jeune ministre fait part it Farel de cette nouvelle imprévue. Au de1·nier voyage de Farel a Strasbourg, le jeune homme lui avait ouvert son cœur : il songeait a son village, a son pays, a ses parents qu'il avait quittés pour l’Évangile, et il rêvait de 1·etourner à eux non comme ministre, puisqu`en France c`était impossible, mais comme maître d’école, office plus humble qui le preparerait a l`autre et qui lui permettrait au moins de faire b1·iller dans ‘ des campagnes vouées aux ténèbres les premieres lueurs de l’Évangile. Au lieu de cela, débuter dans le saint ministere dans l’église même de Calvin, quelle mission! quel. péril! [nstrue me, 0·0_g0, ut vetemnus et beltmzdi pe1·2`ms tirovzem et ad/mc mtlitiœ modem °. Le troisieme et le plus instruit des trois, Claude Feray, était, comme notre Sébastien, un jeune helléniste. Il avait connu Calvin a Bale en 1538 " et l’avait suivi presque aussi- tôt a Strasbourg. Dès la fin de cette année, Calvin, passant en revue ses futures recrues pour le ministere, songeait à 1. immanjm, vx, 210. cuvan t rmi, 21 juan mo. 2. nz., vn, 372. 3. Id., VI, 371. Lettre de N. Parent En Fnrel, 16 nov. 1510. 4. Lettre de Calvin En Viret, I"' murs 1511.