Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

. STRASBOURG. CHEZ CALVIN. 115 Claude et, tout en ne lejugeant pas encore mûr', augurait bien de son avenir. Des 1539, il etait assez avancé pour que plus d'une fois on ait pu lui, confier le soin de remplacer dans quelques cours le savantlacqucs Bedrot, pour expliquer Sophocle au Gymnase. Quelque temps apres , une· famille noble ayant demandea Calvin un precepteur pour ses enfants, Calvin désigna Claude et trouva moyen de loger dans sa mai- son les élèves avec le jeune maître. Les eleves etaient tro_is aimables adolescents, deux freres 2, Louis et Charles de Riche- bourg “, et un de leurs jeunes parents ou amis du nom de Malherbe. Calvin dans ses lettres les appelle discipulos Claudz`i ‘. Claude Ferav était déja pour Calvin un auxiliaire et un ami; il paraît avoir‘ rempli les fonctions de diacre dans la petite Eglise. Calvin lui témoigne une confiance parti- culiere 1 il le consulte, il l’emmene avec lui ai la dicte de Haguenau. Ses lettres en font mention comme d’un homme de valeur. Telle est la maison de Calvin “ a la veille de son mariage et au moment de l’arrivée du jeune Castellion. Ajoutons a ' tous ces noms d’obscurs jeunes gens un nom_qui allait deve- 1. u Etiamsi non plane sit sine doctrina, nonduin tamen niinistris videtur satis ins1ructu5.'·~ (Herminjard, VI, 453.) ’ 2. Calvin lui-même a peint les deux frères dont il s'etait plu ii observer le caractere 2 ti lngenii celeritate prrcstahat Ludovicus, (jarolus solida rerum iutelligentia et judicio longe anteccdebat. Promptior iste ad proferendum quod legerat vel uudicrnt, hic tardior et Vert: caudior, Parutior ille et expeditior, tuin ail capessendus arles. tum ad omnes vitre actiones. hic consideratior et constnutior. Atque id etiam ferebat corporis cnnstitutio. Siquidem Ludo- vicus, ut erat sunguineus, plus habebat. hilaritatis et alacritatis, tîarolus qui in melaneholià non nihil eommunicat, tanta facilitate_se non exserit. Modcstia: et eoniitatis hic semper plus habuit quzc in eo etiam mirifice eluxit quod potuit sua tolerantia 1'ratris ferociam domare .... » (Calvini Opp., XI, 193.) 3, C'étaient les fils d’un « gentilhomme français, d'ailleurs inconnu n (note des Calvini Opp., X], 188). ·« Seigneur de ltiehebourg pres ltouen, d`aprf:s Hcruiinjard (VII, 66). Notons qu'au proces ile Pierre Brully ai Tournay (1544-45) figure le nom de sire Jean de Ric/mbourg, diêllüllflé PHP UD (l(3S UCUIXSCS COIIIITIO 44 llylllll. SOllVUl\l. KIOIIVCFSÉ (18 ll]. Sllllliü OSCl`ipl·llTC W, et · qui échappa au bûcher parla faite (Rod. lteuss, 1·'ierr2 Brully). Si ce n'etait pas le père des deux jeunes eleves de Claude 1-`eray, c'était certainement un membre de la meme famille. _Nous retrouvons lors de la révocation de l`Édit. de Nantes un Claude-Pliilippe de Richebourg qui accompagne comme pasteur une colonie de réfugiés en Virginie. (\Veiss, llist. des réfu- giés, I, 379-430.) 4. Calvin il Farel, oct. 1539, llerminjard, Vl, 295, 296. 5, A la liste des hotes de cette maison si remplie pendant une partie de l'année 1540, il y a peut-être encore un l\0IYl à ajouter. C`cst celui d`un compatriote de Castellion nomme Philippe Buissonnier de Bresse (Herminjard, \’l, 398). Farel, priant Calvin de le saluer de sa part, semble bien le mettre au nombre des personnes de la maison (G sept. 1540); c'cst peut-être de lui que parle Calvin dans sa lettre âi Nicolas Parent (16 déc, 1540): wi De l’hi- lippo, mihi sane iloletquod tam diutino morbo aîflictetur; juvenis est pius, modestus : integer, prudens, ut mihi videtur; itaque si dominos cum nobis servel., optimum spem de ipsius inge-