Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/185

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LES « DIALOGUES SACRÉS >>· 'lôl séduit un bel exemplaire des Dialogues sacrés, il avait inscrit sur la garde la note que voici : « Joli abrégé de l’Écriture sainte, composé sous une forme dramatique assez singulière et qu’on appellerait romantique aujourd’l1ui. C’est un Royau- mont latin, mais présenté avec une sorte d’éléganee roma- nesque, dont le P. Berruyer paraît s’ètre inspiré dans son Histoire du Peuple de Dieu. Le bon Castalion était sous plus d’un rapport le Fénelon des protestants ‘. » De ce premier livre aux trois autres, la différence de ré- ` dactiou est sensible. L`auteur explique lui—meme dans la préface des 2** et 3° li- vres pourquoi et comment il a gradué les difficultés 2, sup- primé la traduction française parallele“ et employé un latin plus relevé. Examinons maintenant l`ouvrage tel qu`il fut apres ses (iiV®I`S l`Glll£lHlC1'l'lCl1tS, Gt. ®SS3.yOIlS de V()ll' OOlDl'llCl'ltà Castel- llOll il Tûlllpll SOH Pl`Ogl`3.Il'lIHC. Que valaient ces quatre livres de Dialogues sacrés comme livre d’enseignement‘Z _ Que valent—ils comme livre d’éducation? Ce sont deux questions distinctes et d’inégal intérêt. IV Comme livre de classe, destiné ài Yenseiguement élémen- taire du latin, nous venons de voir déja que ce petit recueil 1. Catalogue n° 126 de la librairie Durel (juin 1SS'ï), article Caslellion n° 1705. 2, Nous donnons ei·dessous le texte de cette préface de 1543 en raison de la rareté du petit volume dont on ne connaît d'auI.re exemplaire complet que celui de la Bibliotheque impé1·iale de Vienne : « Sebaslianus Castalio Ludimagistris christianis S. Publicavi supe- riore anno libellum dialogorum sacrorum, liaguis moribusque puerorum fcrniandis desti- natum. Nuno alterum vobis einitto, fratres et socii, ex eodem illuin quidem fonte xnanantem, sed ratione dissiniili. Nam illic ruditati me puerorum infantiuni, quibus labornbam, accommo- dans et ordinem verborum cis maxime familiarein, coque minus elcgantem, tenui 1 et gnllice omnia, idque verbum de verbe, expressi. llic, quia paulo jam proveetioribus scri- bebam, elegantiœ magis servivi, neque vernaculam interpretationem adjunxi. » 3. Dansléditiou abrégée publiée ai Balle 1545, l’inipi·imeur (il'ailleurs très peu connu, puisqu‘on ne cite de lui qu’une autre impression, Form zlez- sacramenten Broch, in—8, 1565), Erasmus Xylotectus, explique, par nue préface de quelques lignes en latin, qu`il a supprimé le texte français en regard d‘abord comme inutile ii des enfants qui parlent allemand, et ensuite par la raison suivante, qui mérite d’ètre citée : « non video magnum frnctuni et utililatem juventuti terre vulgarem linguam latina: apponere, ul qui/Iam soient. Efûcit enim non solum discipulos desidiosos, sed etiam fastum illis adhibet qui eos eo evehit quod patent jam se scire omnia quum niliil adliue tirmi et certi imbiberint. ii