Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/427

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· ÉPILOGUE PAR BASILE MONTFORT. 409 et le poléniiste protestant du xvi.° siècle, rappelant l’arrivée de l’arianisme avec les Vandales, conclut ai peu près, comme le fait de nos jours l`auteur de la plus 1·écente étude sur la mème histoire : « Les lions se retournèrent contre ceux qui les avaient déchaînés » ‘. Conimentant le niot d`Augustin (« la « persécution engendre, au lieu dliérétiqucs manifestes, des « chrél.iens hypocrites >>), il ajoute : « Si le Roy de Turquie le. commandoit, toute la Turquie recevroit incontinent l`Evan— gile. Seroient—ils pourtant Evangéliques ’? » Et il cite un gI`E\l'l(l ®XCIl’lplO lOl.lt PÉCOHÉ (iQ (JO (IUC \’3l.8l`ll] CGS COIIVCP- SlOI`1S CI] I`113.SSG pû? OI‘(lI`® (ll.! pI`lIlC®. I1i£t\'tlll. (lllià ]lOl1]I`1l0l‘ l’Angleterre, ou des flots de sang coulaicnt encore et cl’oii fuyaient les vainqueurs (|’hier, Cranmer, Cheke et tant d’au— tres qui en ce moment meme cherchaient asile en Suisse. Voilà tout ce qui restait des espérances attachées au jeune Edouard VI “. ' ' ‘ L`épilogue de Basile Montfort se termine par une sorte de tableau allegorique‘ ou l`auteur se représente ai travers les siècles la lutte des deux principes et des deux esprits, l`un qui attend tout de la force, l`autre tout de la liberté et de , la charité. Et il laisse au lecteur de dire laquelle des deux armées est celle de Jésus—Christ. Enfin 5, vient comme pour remplir une place restée vide 1. Gaston Boissier, l'É1lil de Milan et les premiers essais dc tolérance. (Revue des Deux llondcs, t. LXXXII, p. 547.) _ ' 2. P. 124. Mino Celsi a reproduit tout ce passage dans sa Disserlatio, p. 72. 3. P. 126. -1. Bèzc raille cette métaphore prolongée ou « ce gentil Montfort aussi maladroit à peindre que téméraire a escrire, pour montrer qu‘il est possédé d`un esprit fantastique et forccné, nous dépeint enseignes, harnois, boucliers, hnllccrets, glnivcs, contrefnisant le Roland, comme on dit; il y a de quoi sémervciller comment un advocat de clémence et de paix pent ainsi jetter ii pleine bouche les mots de guerre » (p. I3?). · 5. La nouvelle édition du de Hzereticis faite ii Strasbourg en 1610 par Joachim Cluten, Mecklembourgcois, ajoute aux divers morceaux de l’édition latine de 1551 quelques lettres de Gérard de Niineguc (Geldenhaur), l'ancien précepteur de Charles—Quint, devenu professeur a Murbourg et mort en l5i2. »· La premiere (p. 209-220), datée de 1527 et adressée a Charles-Quint, lui représente le tort qu‘il ferait ai sa réputation en autorisant la persécution contre les hérétiques, lui expose quel abus on ferait de la loi de Moïse en l’appliquant a des chrétiens, combat l`interpréta- tion qui tord les textes bibliques sur les faux prophètes ou les idolatres pour les étendre aux prétendus hérétiques, discute les lois impériales dont lesplus vénérées paraissent être restées a l’état de menace (ad terrendum magie quam ezequcndum latz) et prétend qu‘il y a un cri public dans l’Empirc (querela publica) pour reprouver la persécution religieuse. La seconde (sans date, p. 220-226) est un appel collectif aux princes d'Allemagn`e 2 ils feraient mieux d'épargner leurs sujets fidèles et dévoués qu’on leur dénonce comme héré-