Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/435

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APPENDICE. @17 saient préferables. Il a eu entre les mains notamment l’édition imprimée par Bryling en I546, celle d’Estienne (I550), et a surtout fait usage de celle de Simon de Colines. D’après M. Iteuss I, les editions de Brylinger renferment sept leçons qui ne se trouvent pas ailleurs. Si l’on en retranche deux qui sont imperceptibles dans une traduction, il en 1·este cinq (Luc, I, 35; Marc, XVI, 8, VI, 33; Actes,XVlI, 5; I Cor.,VIl, 35), qui, sauf la quatrième, figurent dans la traduction latine et dans la traduction française de Castalion. L’edition de Brylinger contient en outre six leçons particulières, dont deux seulement (Apoc., XVIII, I4; I Tim., N, 2l) se retrouvent chez Castalion. Il a aussi emprunté trois leçons a Estienne * (Actes, XII, I3; Apoc., VII, 14, X, 4). Des cinquante-deux variantes qui caraclerisent le texte de Simon de Colines 3, onze sont de nature a ne laisser que des traces incertaines dans une traduction; Castalion en adopte vingt-sept et repousse les quatorze autres .... Le P. Richard Simon place Castalion en tète des plus habiles critiques du N. T. et regrette qu’il n’ait pas fait un plus grand nombre de notes sur les endroits difficiles ‘. La plupart des notes de la Bible latine offrent un haut intéret 5. Celles · de la Bible française sont moins nombreuses et moins savantes. Cepen- . dant celle qui précède le livre de Job doit etre signalée comme un _mo- dèle d’analyse claire et profonde. Richard Simon s’est trompé en affirmant ° que la version française de Castalion n’est qu’une simple traduction de la latine. Castalion consi- dérait sa version française comme plus exacte que l’autre. ll n’est pas . douteux qu’elle ait été faite directement sur l’hébreu et le grec. En effet, les deux ve1·sions different entre elles dans un certain nombre de pas- V sages. La version française substitue fréquemment au discours indirect le discour_s direct, que, suivant Castalion (Matth., XVI, ·I8), le latin ne com- porte pas. Elle omet, en divers passages (Genèse, XXXII, 5; Esaïe, XV, I), des mots qui ne manquent pas dans la version latine. Dans Luc, VII, 30, la version I`rançaise (anéantirent I’entreprise de Dieu quant à eux) s'écarte notablement de la phrase latine correspondante : Dei consilium (quantum in se fuit) resciclcrzmt. Dans Jean, IX, l0 et I_I, c`est le grec, et non le latin, qui est reproduit littéralement. Au v. 24 du chapitre I de la seconde aux Corinthiens, les deux versions sont fort différentes. D’un coté: Non quorl vobis ftcluciam dcregcmus; de l'autre 2 « Non pas que nous nous facions maîtres de votre l`oi... ». Des passages nomb1·eux, dont nous ne pouvons donner le détail, per- mettent d’assurer que, tout en traduisant directement et en s’inquietant 1. Biblio!/tem Novi Teslamenti graeci, Brunswick, lS72, in-S, p. 40, 2. Ibid., p. 54. . 3. Ibid., p. 47. Colines ayant supprime le fameux passage, I Jean, V, ’l, en s`etonne que Castalion l`ait conserve, même en mettant en note, comme Olivetun : « Ceci n'est. pas en tous les exemplaires ii. ` 4. Ilist. crit. des comment. du N. T., p. 774. 5. Citons par cx. celles sur la Genèse, II, 3 (emploi du lamcd joint En un verbe et lui donnant la valeur du gerondif); —— sur Genèse, XXVII, BS et 39, ou Cnstalion, pour éviter la contradiction résultant du mot micltemend employe dans deux sens opposés, traduit la premiere fois : ·· Dieu te donne la graisse de la terre », et lu seconde : « Ta demeure sera privée de ln graisse de la terre »·. C’est le sens adopté par tous les modernes ; — celle sur Genèse, II, 4, où il se justifie d`av0ir traduit par ./ova l‘hébreu iahvch; etc. 6. His!. crit. du V. T., p. 349. ' .'Z7 `