Aller au contenu

Page:Ferdinand Prat - La théologie de Saint Paul.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

métropole. Le ton impersonnel, les formules dubitatives, les salutations générales deviennent alors de rigueur. L’absence des mots « à Éphèse » dans les plus anciens exemplaires n’a plus rien d’étonnant. La tradition postérieure s’explique aussi sans peine, les Éphésiens étant les principaux destinataires de l’Épître, s’ils n’étaient pas les seuls. Dès lors on ne peut rien opposer de sérieux à l’authenticité. Ce n’est pas le lexique : la proportion des hapax legomena n’est pas supérieure à la moyenne, elle serait plutôt moindre. Ce n’est pas le style : les agglomérats compacts, les locutions génitives articulées, les synonymes unis par couples, les anacoluthes, les longues digressions à propos d’un mot, sont tout à fait dans le genre de Paul. Ce n’est pas la doctrine : elle se trouve en substance dans l’Épître aux Colossiens et les traits nouveaux ou ne sont pas assez caractéristiques pour indiquer une main différente ou ont leur point d’attache et leur équivalent dans les lettres d’une authenticité reconnue.

Nous examinerons la question des Pastorales en tête du livre qui leur est consacré. Quant à l’Épître aux Hébreux, quelque opinion qu’on professe sur sa provenance et sur les rapports plus ou moins intimes que son rédacteur peut avoir avec l’Apôtre Paul, elle exige un traitement à part ; elle est d’une langue et d’une conception trop spéciales pour qu’il soit possible d’en mêler l’étude à celle des autres lettres. Restent les Actés, dont nous n’avons à nous occuper ici qu’au point de vue de la véracité.

Actes des apôtres. — Il était de mode, il y a un demi-siècle, de considérer les Actes des apôtres comme un écrit tendancieux, aussi dénué de probité littéraire que de sens historique, compilation tardive d’un esprit étroit, jaloux d’atténuer les controverses qui signalèrent l’éclosion du christianisme et de montrer, contre toute évidence, dans Pierre et dans Paul deux compagnons d’armes toujours unis par la plus touchante fraternité. On peut dire que l’épreuve de la critique a été favorable aux Actes. Plus on les a scrutés en détail, plus ils se sont montrés véridiques : « Sur six cas dans lesquels le récit des Actes se trouve en contact avec des faits de l’histoire profane,