voyage, et vers 4 heures la Sara entre dans le bassin de Québec. Sa faible artillerie salue la capitale du Bas-Canada ; le pavillon des jours solennels est étendu sur le pont pour être hissé au grand mât ; en se déployant, il enveloppe dans ses longs replis le bréviaire du curé de Saint-Isidore et le lance par-dessus le plat-bord. Somme toute : voilà la seule perte que nous ayons faite dans tout le cours du voyage ; cet accident est même bientôt réparé, car, grâce à la libéralité de monseigneur de Sidyme, le livre au teint hâlé, au couvert battu de la tempête, aux feuilles jaunies par l’eau de la mer, est remplacé par quatre beaux volumes, brillants de jeunesse, de force et de santé !
Voilà donc Québec, le lion du nord, assis en roi sur son rocher escarpé, dominant les eaux du grand fleuve, et environné de ses riches et riantes campagnes. Dans le cours de notre voyage, la nature ne nous a rien offert de si magnifique.