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Et si par hasard il guérit,
Voilà, dit-on, une cure admirable !
Avec toi plus long-temps je ne saurois rester,
On m’attend, on murmure, il faut bien te quitter.
En te laissant j’éprouve une douleur cruelle :
Mais on m’entraîne à la pièce nouvelle,
Et puis chez Cidalise et souper et danser.
Dans quelques jours d’ici je viendrai t’amuser,
Te conter mes plaisirs, adieu, prends patience.
— De visites, de soins, Clairval, je vous dispense…
À vous tous élégans, je ne suis bon à rien
Il vous faut pour amis gens qui se portent bien.



FABLE CXLIII.

LE VAUTOUR ET LES PETITS OISEAUX.


Un vautour étoit languissant
De plusieurs blessures cruelles.
Son appétit l’abandonnant,
Tout oisillon les soupçonnoit mortelles ;
Et chacun d’eux venoit souvent
Auprès de son réduit savoir de ses nouvelles,
Contrefaisoit sa voix, prenoit le ton dolent,
Et les plus gais oiseaux, tels que pinson, fauvette,
Lui protestoient que sa longue retraite
Inquiétoit tout le canton.
Oui, je remercîrois de cette attention
Que l’on a pour ma maladie,
Dit-il, très las de leur hypocrisie,