Page:Ferrandière - Œuvres, 1816.pdf/206

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(4)

Si le chagrin fait à son père
Venoit souvent la désoler,
D’Henri l’ardeur tendre et sincère
Pouvoit toujours la consoler.

L’ail perçant de la jalousie
Découvre enfin tous leurs secrets :
Et la plus noire barbarie
Dans cet asyle trouve accès.
Du roi la trop cruelle épouse
Va briser leur tendre lien :
Sans aimer elle étoit jalouse,
Un forfait ne lui coûta rien.

Le prince appelé par la gloire,
Loin de celle qui l’adoroit,
Vole en héros à la victoire,
Et va perdre ce qu’il aimoit.
L’éclat de sa rose chérie,
Va donc pour jamais s’effacer :
Contre son cœur sa douce amie
Jamais ne pourra le presser.

Pendant cette absence fatale
La reine entre par trahison
Dans l’asyle de sa rivale,
Et se venge par le poison.
D’amour je dois mourir victime,
Dit Rosamonde en soupirant ;
L’amour, hélas, fut mon seul crime
Et j’aime encore en expirant.