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OTTOKAR.

Désolé, mon cher enfant, mais je ne peux pas te la donner, celle-là.

ACHMED et FATIME.

Parce que ?

OTTOKAR, à Fatime.

Parce que vous êtes réservée à de plus hautes destinées.

FATIME.

Lesquelles, seigneur ?

OTTOKAR.

Je vous expliquerai cela tout à l’heure, ma mignonne.

FATIME.

C’est que je vais vous dire : je connais les lois de la guerre ; je suis votre esclave… je dois obéir, vous pouvez faire de moi tout ce qui vous plaira…

OTTOKAR.

Voilà de bons sentiments !

FATIME.

Mais enfin, esclavage pour esclavage, j’aimerais autant un bon petit maître, bien gentil… et il est gentil comme tout, votre fils !

ACHMED.

Tu l’entends, papa, tu l’entends !…

OTTOKAR.

Non ! je n’entends pas, et je renouvelle ma proposition : deux à choisir dans le lot.

ACHMED.

Une seule : celle que j’ai dit !

FATIME.

Très-gentil, décidément !