Page:Fertiault - Le Carillon du collier, 1867.djvu/12

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Jamais ! Dans ce bijou la féline a sa force.
Amulette multiple, il est son talisman ;
En la fascinatrice il allume l’amorce,
Et lui fait, sans broncher, réussir tout roman.

Et, comme elle, Dieu sait combien elle en entame !
Du nouveau ! du nouveau ! L’Idole en veut toujours…
Mais pour ses chers blessés sa lèvre est sans dictame ;
Elle va, rayonnant le mal en son parcours.

Au cou marmoréen le Collier s’éternise.
Le corps rose émergé des flots blancs du peignoir,
La Belle est là, devant sa glace de Venise,
Essayant la vigueur de jet de son œil noir.

Dans le vaste horizon que son désir entr’ouvre
Elle plonge et replonge un penser anxieux,
Lente, et ne s’arrêtant qu’alors qu’elle découvre
Une étoile à clouer aux splendeurs de ses cieux ;

Car sans trêve elle veut, la Chasseresse altière,
Et la proie abondante et la fleur du gibier ;
De cœurs énamourés son pied cherche litière…
Qu’un ciel de sa façon est près d’être un bourbier !

Dans son calme puissant elle est donc là, qui songe,
Analysant ses traits d’un regard acharné :
Elle est belle, et pourtant l’envie acre la ronge…
Plus belle, et son pouvoir ne serait plus borné !…

Dans ce sombre travail des frissons la parcourent ;
Elle se sent frémir de la moelle à la peau ;
Jeune, il lui semble voir que des rides labourent
Ses épaules, son cou si pur, son front si beau.