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essence du christianisme

de vue ; nous ne l’enrichissons que sous le rapport de la quantité, nullement sous celui de la qualité. De même que partout la matière obéit aux lois de la gravitation, de même partout l’esprit est soumis aux mêmes lois de la pensée et du sentiment. En réalité, nous animons les étoiles afin qu’il y existe des êtres, non pas différents de nous, mais bien plutôt semblables à nous[1].



II

essence de la religion en général


Ce que nous avons dit jusqu’ici d’une manière générale, même quand il s’agissait des choses extérieures, du rapport de l’homme avec l’objet de sa pensée et de ses sentiments, s’applique surtout aux rapports de l’homme avec l’objet de la religion.

Dans les rapports de l’homme avec les objets extérieurs, la conscience qu’il a de l’objet peut se distinguer de la conscience qu’il a de lui-même ; mais pour l’objet religieux, ces deux consciences n’en font qu’une.

  1. Christ. Huygens dit dans son Cosmotheoros (liv. I) : « Il est probable que le plaisir que procurent la musique, les mathématiques, etc., n’est pas seulement éprouvé par les hommes, mais encore par un grand nombre d’êtres dans d’autres mondes que le leur. » Cela veut dire précisément : La qualité des êtres est la même, mais leur nombre est illimité.