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Page:Feydeau - Aux antipodes - 1883.djvu/13

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Nous voilà donc partis ! Bientôt nous passons devant un grand monument, avec de hautes murailles ! Aspect imposant ! Je demande ce que c’est. Le cocher me répond que c’est une prison… et la preuve, c’est qu’il y avait écrit : « LibertéÉgalitéFraternité » sur tous les murs. Eh ! pécaïre ! moi, figurez-vous, j’avais pris cela pour la Chambre des députés.

De là peu à peu, nous arrivons sur les boulevards. — Tout à coup mon cocher se rappelle qu’il connaît un porteur d’eau dont le frère est concierge d’un certain monsieur qui a un nom comme celui de mon cousin, et il m’arrête devant une grande maison en me disant : « Je crois que c’est là. » Je descends et j’entre dans la maison. Là, je vois sur une pancarte : « Parlez au concierge ! » Il paraît que cela se fait à Paris ! J’entre donc chez le concierge ! Je m’assieds, je lui demande des nouvelles de sa femme, de ses enfants… Ça m’était fort indifférent, mais c’était pour entamer la conversation… Il paraît très flatté et m’adresse avec intérêt les mêmes questions. Je lui réponds que je vais bien, mais que mon mari a la goutte. Alors il me dit :