Page:Feydeau - Gibier de potence, 1885.djvu/14

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coup je vois un roquet assez gentil qui flânait sur un amour de petit tas d’ordures. J’ai un pressentiment ! Je crie : « Médor ! Médor ! » Je lui tends un morceau de sucre ; il arrive et il mange mon sucre : je savais bien que c’était lui ! Bref… (Fredonnant.) « c’est Médor que je lui ramène ». On vient ! Ce doit être la Lamballe… (Il retire son paletot et le place avec le panier sur la chaise au fond.) Et maintenant à nous la galanterie française ! De la tenue et que rien ne trahisse le professeur : « Sic itur ad astra ! ».


Scène V

LEMERCIER, PLUMARD.
Lemercier, apercevant Plumard.

Hein ! un homme ?

Plumard, saluant.

Monsieur, heureux et fier ; j’ai bien l’honneur…

Lemercier, machinalement tout en dévisageant Plumard.

Monsieur… croyez que la réciproque… (À part.) Ah çà ! quel est ce personnage ?

Plumard.

Prenez donc la peine de vous asseoir.

Il lui indique la chaise qui est près de la cheminée. Lemercier gagne celle qui est à gauche de la table. — Passade.
Lemercier, s’inclinant.

J’allais vous le dire !… (Ils s’asseyent.) Pardon de mon indiscrétion, mais je serais curieux… j’aimerais… Enfin, c’est vous qui servez de mère ici ?…

Plumard.

Plaît-il ?

Lemercier.

Oui, de mère d’actrice !… C’est connu… c’est vous qui êtes l’oncle ? quoi ?… quand il n’y a pas de mère, il y a tou-