Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/188

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FERRAILLON, lui indiquant l’escalier.

Et maintenant, houste ! dans ta chambre ! et plus vite que ça !

CHANDEBISE, se précipitant vers l’escalier.

Oui, oui !… C’est un fou ! il est fou !

FERRAILLON, s’élançant vers l’escalier, comme s’il allait courir après lui.

Qu’est-ce que tu dis ? Veux-tu que je t’en flanque encore une ?

CHANDEBISE, vivement tout en remontant.

Non, non !

FERRAILLON, sur la première marche.

Eh bien ! alors, fous le camp !

CHANDEBISE[1], montant, sans le quitter du regard.

Il est fou ! C’est un fou !

FERRAILLON, escaladant brusquement trois marches en trépignant sur chaque marche.

Veux-tu me foute le camp, nom de Dieu ! (Chandebise effrayé, détale au plus vite au point qu’il en man-

  1. Dès qu’il aura disparu aux yeux du public, l’artiste chargé du rôle de Chandebise, tout en descendant l’escalier du praticable placé derrière le décor, retirera sa veste de livrée et la casquette. Arrivé au bas il doit trouver une chaise pour s’asseoir et deux habilleurs qui lui présentent le pantalon truqué chacun tenant un des bouts du ressort grand ouvert. Il passe rapidement le dit pantalon par-dessus le pantalon qu’il a, en même temps qu’on lui enfile des chaussons par dessus ses souliers vernis. Un peu plus loin deux autres habilleurs l’attendent avec le gilet truqué grand ouvert dans lequel il n’a qu’à glisser les bras. Aussitôt on lui passe le tablier et le foulard. Un coup de main dans les cheveux pour se décoiffer et il n’a plus qu’à rentrer en scène, sa transformation est faite.