Aller au contenu

Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

TOURNEL.

Quant à moi, je ne peux pas l’attendre plus longtemps.

HOMÉNIDÈS, nerveux à travers son amabilité affectée.

C’est ça, allez ! allez !

TOURNEL, étonné.

Comment ?

HOMÉNIDÈS, s’emportant.

Allez ! ou yo vous… !

Ses mains à portée du cou de Tournel se crispent comme pour l’étrangler.

TOURNEL.

Ou je vous quoi ?

HOMÉNIDÈS, se maîtrisant sur le champ.

Mais rien du tout, mossieu ! rien du tout ! (Très aimable.) Allez ! Allez !

TOURNEL.

Ah ? (Remontant.) Drôle d’individu ! (Saluant.) Monsieur !

Tournel sort du fond.
HOMÉNIDÈS.

Ah ! Y’étouffe. (Apercevant le verre dans lequel trempe le palais de Camille et courant vers lui.) Ah ! (Il en avale goulument tout le contenu.) Ah ! Ça fait du bien ! (Soudain se rendant compte du goût de ce qu’il a bu.) Pouah !… Qu’est-cé qu’ils ont fourré là-dedans, qui l’est salé ?

Il dépose avec dégoût le verre vide sur la table et redescend par l’extrême droite.