Page:Feydeau - Le Bourgeon, 1906.djvu/154

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Guérassin, s’asseyant en face d’elle sur le tabouret.

Eh ! bien, si tu n’espères rien, ne gâche donc pas ta situation à plaisir. Tu as en Musignol un protecteur sérieux !…

Etiennette, avec indignation se levant et gagnant la droite.

Moi, le tromper avec Musignol ! ah ! jamais !

Guérassin, dos au public.

Mais tu es superbe !… Ce n’est pas lui que tu tromperais avec Musignol, c’est Musignol que !… puisqu’il est le premier occupant.

Etiennette, debout au milieu de la scène.

Quand je te répète que c’est une métamorphose qui s’est opérée en moi. Je vais te paraître idiote si je te disais que je rêve de choses folles : d’entrer dans un couvent, de me consacrer au bien, d’étonner le monde par ma dévotion ; puis, de tout cela, d’aller lui faire l’offrande, à lui ! et de lui dire : "voilà votre œuvre ! "

Guérassin, railleur.

C’est ça ! la Magdeleine au vingtième siècle ! Mais ça ne se fait plus, ma chérie !