Page:Feydeau - Le Bourgeon, 1906.djvu/201

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que c’est pour une maman, quand on vient lui dire brutalement : "Eh ! bien, voilà : vous avez un fils qui est un ange de vertu ; désormais il n’en faut plus de cette vertu et à partir de maintenant il est désirable que… que…"

Etiennette, affolée à cette perspective.

Oh ! mais il ne faut pas ! Il ne faut pas !

Eugénie, se dressant triomphante.

Ah ! tu entends ! tu entends ce que dit madame ?

La Comtesse.

Eh ! est-ce que cela n’a pas été mon premier cri du cœur : "Il ne faut pas" ? cri de révolte, d’indignation devant ce qui me paraissait une monstruosité !… (Avec amertume.) Et puis… quand j’ai vu tout le monde se mettre de la partie, se liguer contre moi… !

Eugénie, qui s’est rassise pendant ce qui précède.

Ah ! pas moi !

La Comtesse.

Non, pas toi : mais le docteur, mon frère, monsieur le curé lui-même ! (La voix dans le grave.) Oui, madame, monsieur le curé ! Alors, peu à peu, j’en suis arrivée à me demander où était mon devoir. Je me suis raisonnée ; je me suis dit que la santé de mon enfant était