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Page:Feydeau - Les Enfants, monologue en vers, 1887.djvu/25

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Toi ! quand le trouble est au ménage,
Qui fait cesser les différends ?
L’Enfant, qui chasse le nuage.
C’est à quoi servent les Enfants !

Toi, lorsque le chagrin te ronge,
Que la défaillance te prend,
Souvent tu vois la mort en songe,
Tu veux en finir lâchement ;
Qui t’arrête ? L’Enfant, que diantre !
Lorsque l’on a des garnements,
Cela vous met du cœur au ventre…
C’est à quoi servent les Enfants !

Toi, le philosophe, l’athée,
Le libre-penseur, l’esprit-fort !
Toi qui, d’une âme dégoutée,
Méprises Dieu, la foi, la mort :
L’Enfant pourtant ! voilà ta fibre,
Qui fait tomber tes arguments,
Et, grâce à lui, ta corde vibre…
C’est à quoi servent les Enfants.