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Page:Feydeau - Tailleur pour dames.djvu/106

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Moulineaux, étonné.

Qu’est-ce qu’il a ?…

Aubin.

Et comment ça va, à part ça ?… Vous êtes-vous occupé de nous ?

Moulineaux, vivement.

Oui, oui, certainement. (À part.) Je sens la bombe, je sens la bombe !

Aubin.

Vous avez commencé la robe de ma femme ?

Moulineaux.

Hein ! oui… parlons d’autre chose : avez-vous été à la Chambre, aujourd’hui ?

Yvonne, à qui la question d’Aubin n’a pas échappé.

Quelle robe, mon ami ?

Moulineaux, prenant l’air dégagé.

Rien, une robe de chambre… C’est-à-dire, non… une robe que j’ai commandée pour sa femme, une robe de santé.

Yvonne.

De santé ?

Moulineaux, même jeu.

Oui, une robe homéopathique… avec de l’électricité dedans… C’est encore de la science… (À part.) Oh ! si je pouvais le faire entrer sous terre.

Yvonne.

Oh ! cela me paraît louche !

Moulineaux.

Mais non, tu ne vas pas encore te mettre des idées dans la tête ?…

Aubin.

Il la tutoie devant moi ! il n’a aucun tact.