Page:Feydeau - Tailleur pour dames.djvu/43

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Suzanne.

Mon cher, j’ai été désolée. J’avais espéré que mon mari irait de son côté, alors j’aurais été libre. Il ne m’a pas quittée de la soirée.

Moulineaux.

Oui, je m’en suis douté.

Suzanne.

Depuis quelques jours, il m’accompagne partout. Ca lui prend par crise. Tenez, il est en bas en ce moment qui m’attend en voiture. Il voulait monter, je lui ai dit de rester.

Moulineaux.

Vous avez bien fait. Je ne me soucie pas de faire sa connaissance ! (À part.) Ca me donnerait des scrupules ! (Haut.) Ma chère petite Suzanne…

Il l’attire vers les deux chaises.
Suzanne.

Ah ! Moulineaux, je suis bien coupable d’écouter vos déclarations…

Moulineaux.

Mais non, du tout ! Ne croyez pas ça, ne croyez pas ça.

Suzanne.

Si… si… mais il est trop tard maintenant, n’est-ce pas ?

Moulineaux.

Parfaitement…

Suzanne

Vous savez que c’est la première fois que ça m’arrive…

Ils sont assis tous deux à gauche.
Moulineaux.

Vous me l’avez déjà dit : et cela me cause une joie exquise… Mais écoutez-moi, ici nous ne pouvons pas nous voir facilement Les consultations sont un bon prétexte, mais qui n’est pas éternel… Ceux qui nous entourent finiront par remarquer la fréquence de vos visites… On jasera, et dame ! on finira pas découvrir