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Page:Feydeau - Tailleur pour dames.djvu/71

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Bassinet, face au public… le dos tourné à Aubin.

Non, M. Machin n’est pas visible.

Aubin, reconnaissant Bassinet.

Ah ! le docteur !

Bassinet, se retournant vers Aubin.

Précisément, le docteur !… Vous savez donc ?… (À part.) Alors pourquoi se fait-il appeler M. Machin ? (Haut.) Non, il n’est pas visible…

Aubin, descendant.

Ce cher docteur !

Bassinet, répétant comme lui.

Oui ! ce cher docteur.

Aubin.

Je ne m’attendais pas à vous voir ici. C’est vrai, au fait, M. Machin va souvent chez vous… Il m’a parlé de vous tout à l’heure encore. C’est vous qui le soignez ?

Bassinet, qui ne comprend pas.

Oh ! je le soigne… je le soigne… parce qu’il me soigne.

Aubin.

J’entends, parbleu ! vous n’êtes pas gratuit.

Bassinet.

Oui, je… hein ? (À part.) Qu’est-ce qu’il raconte ?

Aubin.

Dites-moi ! alors il est malade, M. Machin ?

Bassinet, tout en parlant, déboutonnant machinalement le paletot d’Aubin qui le reboutonne chaque fois.

Ah ! vous l’avez remarqué aussi… Je crois qu’il doit avoir un petit hanneton dans le cerveau.

Aubin.

Eh bien ! je m’en doutais… Alors, vous lui recommandez quoi ? Des douches ?

Bassinet, déboutonnant.

Oh ! Je lui recommande…

Aubin, se dérobant au tic de Bassinet, et se reboutonnant.

Ne vous donnez pas la peine !

Bassinet.

Je lui recommande… non… parce que ça ne me regarde pas… Entre nous, ça lui ferait du bien…