Il a un brusque mouvement du cou qui dégage la main de Phèdre.
Phèdre, à qui le mouvement a fait mal. — Oh !
Gabrielle, entrant en scène. — Ah ! Madame Phèdre, je…
Etienne, bêtement, à Gabrielle. — Voilà !… on… on causait, on causait…
Gabrielle. — Quoi ?
Phèdre, à part. — Le maladroit !
Gabrielle, à part. — Ah !
Etienne. — Non, je veux dire…
Gabrielle. — Mais, mon ami, ça suffit, je ne demande rien.
Phèdre. — Mais oui, en effet, vous feriez supposer…
Gabrielle, à part. — Ah, çà ! mais…
Phèdre. — Vous me cherchez ? Qu’est-ce qu’il y a ! Qu’est-ce qui se passe ?
Gabrielle, sans quitter des yeux Etienne. — Rien ! un petit accident. M. Chatel-Tarraut…
Tous deux. — Un accident ?
Etienne. — Tu n’es pas blessée, au moins ?
Gabrielle. — Non ! non ! on m’envoie vous demander de l’alcool camphré et de l’arnica.
Phèdre. — Oh ! mon Dieu !
Scène XIII
Les mêmes, Le Brison, puis Madame Grosbois, puis Amaury de Chatel-Tarraut.
Le Brison. — Eh bien ! l’alcool camphré ?
Phèdre. — Voilà ! Voilà ! (A Gabrielle.) Ma bonne Gabrielle, voulez-vous, dans mon cabinet de toilette…
Gabrielle. — Oui.
Elle sort.
Etienne, à part. — Oh ! nom d’un chien, la bague !… elle glisse !
Il se croise les deux bras dans le dos.
Madame Grosbois, accourant de droite. — Un accident ! Il y a eu un accident ?
Le Brison. — Oh ! pas grand’chose.
Phèdre. — Personne n’a de mal ?
Le Brison. — Chatel-Tarraut est un peu démoli ! la voiture aussi, ce qui est plus embêtant.
Madame Grosbois. — Ah ! ce pauvre Amaury !
Le Brison. — Allez donc le voir, il crie comme un putois.
Madame Grosbois, s’en allant. — Ah, bien ! ce qu’il doit fulminer !
Phèdre. — Et ma robe ? Mon chapeau ?
Le Brison. — Pas avec nous. L’accident est survenu en allant à la gare.
Phèdre. — Ah ! c’est heureux que cela se soit passé comme ça !
Le Brison. — Ah, oui !
Phèdre. — Mon chapeau aurait été bien arrangé.
Le Brison. — Je te remercie.
Etienne. — Enfin, comment est-ce arrivé ?
Le Brison. — Ah ! parbleu, c’est la faute de cet imbécile !… On ne