il ?
Gabrielle. — Je dis : vous êtes laid aussi, mais vous êtes jeune.
Rudebeuf, interloqué. — Hein !…
Gabrielle. — En somme, il était candidat avant l’autre.
Rudebeuf, à Chatel-Tarraut. — Je suis jeune, mais pourquoi a-t-elle dit que j’étais laid ?
Chatel-Tarraut fait un geste de la main pour indiquer qu’elle est un peu folle.
Gabrielle. — Rudebeuf !
Rudebeuf. — Madame !
Gabrielle. — Votre auto est en bas ? M’aimez-vous toujours ?
Rudebeuf. — Hein !… euh !… oui !
Gabrielle. — Quoi, oui ?… vous m’aimez ou vous aimez votre auto ?
Rudebeuf. — Les deux.
Gabrielle. — C’est bien, je suis à vous ! Enlevez-moi !
Chatel-Tarraut. — Hein !
Rudebeuf. — Qu’est-ce que vous dites ? Un pareil bonheur…
Gabrielle. — C’est bon, vous balbutierez plus tard.
Chatel-Tarraut. — Vous n’allez pas faire ça ! Oh ! mes reins ! Vous avez un mari.
Gabrielle. — Ah ! ah ! un mari ! Tenez, Rudebeuf, voulez-vous le voir, mon mari ?
Elle fait mine d’aller à la licorne.
Chatel-Tarraut. — Ah ! non, non, plus ça !
Gabrielle. — Eh ! bien, alors, mêlez-vous de ce qui vous regarde !
Scène XX
Les mêmes, Madame Grosbois.
Madame Grosbois, une valise à la main. — J’ai fait descendre la malle. Le Brison est prêt.
Gabrielle. — Il n’y a plus de Le Brison. Je pars avec Rudebeuf.
Madame Grosbois. — Hein !
Gabrielle. — Allez ! allez ! dépêche-toi !
Rudebeuf. — Ah ! Madame Grosbois en est ?
Madame Grosbois. — Mais évidemment !…
Rudebeuf. — Ah !…oh ! Joie !…
Gabrielle. — Alors, grouille-toi !… (A Rudebeuf.) Venez, Rudebeuf, venez, mon amant !
Chatel-Tarraut. — Oh !
Rudebeuf. — Ah ! pour ce mot-là, je ne sais pas ce que je donnerais !
Madame Grosbois. — Ayez du tact !… Nous discuterons ça ce soir.
Ils sortent.
Scène XXI
Chatel-Tarraut, puis Le Brison.
Chatel-Tarraut. — Hein !… partis !… mais je ne puis pas laisser… (Remontant.) Madame Chapelain ! Madame Chapelain !… Oh !… mes reins !… cochonne d’automobile ! (On entend le bruit de l’automobile qui s’en va.) Allons, bon ! ils décampent !… Le Brison ! Le Brison !