Page:Feydeau - Théâtre complet, volume 6, 1948.djvu/263

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Paulette. — Tu n’y penses pas, sonner un millionnaire.

Mittwoch. — Comme un valet de chambre.

Paulette. — Il est là, à côté, tu peux bien l’appeler. Tu peux bien faire deux pas ! Tu lui dois bien ça.

Serge. — Soit ! (Allant ouvrir la porte et d’une voix dure.) Isidore !

Paulette. — Oh ! mais pas comme ça. Ça n’est pas un chien.

Serge, fait un effort sur lui-même et d’une voix qu’il s’efforce de rendre douce. — Isidore ! Si vous voulez revenir !

Scène VIII

Les mêmes, Isidore.

Isidore, peu rassuré. — Monsieur m’appelle ?

Serge. — Oui.

De la tête, il lui indique Paulette et de la main fait signe de passer. Isidore qui ne comprend pas où on veut en venir, obéit et passe n° 3, puis jette un regard effaré, d’abord à Serge qui remonte nerveusement, puis à Mittwoch qui fait le même geste que Serge en lui indiquant Paulette, puis remonte également. Isidore passe 2, jette un regard effaré du côté des deux hommes, puis au moment où il se retourne vers Paulette, rencontre la bouche de celle-ci qui dépose un bruyant baiser sur ses lèvres.

Isidore, ne pouvant réprimer une exclamation de surprise. — Yup !

Serge, choqué. — Oh !

Isidore, vivement, à Serge. — Monsieur, c’est pas moi !

Serge, sur un ton agacé. — C’est bien ! c’est bien ! ça va bien ! Je ne vous demande rien.

Il remonte nerveusement.

Paulette, l’arrêtant. — oui ! Il est très content, maintenant !

Isidore. — Ah ! ah !….ah ! bien tant mieux.

Paulette. — Il a eu une petite vivacité comme ça tout à l’heure, parce que comme on ne lui avait pas dit… qu’il n’était pas au courant de la nouvelle situation.

Isidore. — Ah ? ah ?

Mittwoch. — Mais maintenant, monsieur le comte sait.

Isidore. — Hein ! comment madame a dit ?

Paulette. — Mais naturellement, voyons ! la simple délicatesse !

Mittwoch. — C’était une question de tact.

Isidore. — Ah !

Serge, rongeant son frein. — Oh !

Isidore. — Et… et monsieur le comte n’a pas été fâché ?

Paulette. — Mais pas du tout ! pas vrai, Serge ?

Serge, rageur. — Du tout ! du tout !

Isidore. — Oh ! Monsieur est bien bon ! vrai, je ne prive pas monsieur ?

Serge. — Mais non ! mais non !

Paulette. — Je vous dis qu’il est ravi.

Serge. — Je ne suis plus avec madame Paulette, par conséquent…