Page:Feydeau - Théâtre complet, volume 8, 1948.djvu/207

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Le Duc, radieux. — Tchin ! Tchin ! boyanoff peteneff ! Yo gomate reganoff un nommé. Loustalin, inspecteur de la Sûreté. ("Oui, oui, figurez-vous cette nuit par une espèce de policier, un nommé Loustalin, etc…"

1er Officier. — E Kémanioff pétonieff bouyano pelotchin ? ("Et l’on est venu alors vous en aviser tout de suite ? ")

Le Duc. — Tchin ! ("Oui.")

2e Officier. — E bara popolokoff evadine ituri monteskieff ? ("Et notre souverain honorera la soirée de sa présence ? ")

Le Duc. — Tchin !

3e Officier. — Et stawani aplada moutchinieff Komeya ? ("Et nous aurons la joie de le voir tout à l’heure ? ")

Le Duc. — Tchin !

Tout ceci très précipité et presque l’un sur l’autre. Ensemble.

1er Officier. — Tokomaya Kohanoff higonala, homidieff.

("J’espère que Votre Excellence doit être satisfaite,")

2e Officier. — Pobesol reminieff titinet obolensk.

("Ah ! je suis heureux de cette heureuse nouvelle.")

3e Officier. — Comesva talavé la moutchin emeskoff.

("Quel poids de moins vous devez avoir sur le cœur.")

Le Duc. — Tchin ! Tchin !

1er Officier, indiquant la Duchesse qui entre de gauche. Elle est en grande toilette de soirée. — Sawania ! ("La Duchesse.")

Le Duc, se retournant du côté de la Duchesse et allant à elle. — Ah ! La Duchesse ! Enfin terminée ! Soyez la bienvenue ! .

La Duchesse, s’avançant en souriant et très grande dame. — Messieurs !

Elle passe au 2.

Les Officiers, saluant. — Lambouskayé sawania.

La Duchesse, saluant de l’éventail. — Lambouskayé Mehani.

1er Officier. — Li kohanoff ditche nof chevaloff Kobolt y aboye Kivani tepataff negoff Kockni-wall. ("Son Excellence nous a appris que notre bien-aimé Seigneur avait, Dieu merci, été retrouvé dans des circonstances singulières.")

Tous. — Tchin ! Tchin ! ("Oui, oui ! ")

La Duchesse. — Nietchebei ! ("Est-il possible.")

Le Duc, triomphant. — Tchin ! Tchin !

La Duchesse. — Ah ! yanolutch merovnisk ébanoff. ("Ah ! voilà qui est pour remplir notre âme de joie.")

Le Duc. — Tchin ! Tchin ! (Ravi.) Oui, figurez-vous donc, c’était le gâchis !… Le Préfet de Police avait même déjà fait manger sa langue au chat !

Tous, se regardant. — Par un chat ?

1er Officier. — Quelle drôle d’idée ! Pourquoi faire ?

Le Duc. — Non, c’est… (Il échange avec la Duchesse un sourire comme pour dire : "Ils ne savent pas", puis allant aux officiers en passant au-dessus de la Duchesse, avec une bonhomie où perce une certaine suffisance.)… C’est une expression parisienne. Quand vous ne savez plus que faire pour une chose, vous dites : "Je fais manger ma langue par un chat."

Les Officiers. — Ah ! que c’est drôle !

Le Duc, en appelant à la Duchesse. — N’est-ce pas ?