Margot. — Sire !… Assez ! Assez !
Henri. — C’est vrai, Madame ! Je vous fais avaler de la poussière !… (Il remet la cravache sur la table). Aussi bien la Reine doit être fatiguée, et je ne saurais lui infliger une plus longue nuit de noces. Tout ce que je demande à Votre Majesté, c’est de se souvenir qu’elle porte le nom du Roi de Navarre et qu’elle ne doit rien entreprendre qui puisse publiquement le ridiculiser.
Margot. — C’est juré !…
Henri (lui baisant la main). — Le reste ne me regarde pas ! Au revoir, Madame, et bonne nuit !
Scène VII
Margot (allant au rideau). — Mon pauvre ami !
Follentin (sortant de derrière le rideau et se frottant les reins). — Non ! vous savez, il est embêtant, votre mari !… Voyez-vous cette manière de flanquer des coups de cravache contre ce lit ! Tout cela nous montre que je ne saurais rester plus longtemps chez la Reine.
Margot. — Tu pars, Follentin ?
Follentin. — Excusez-moi !… Ce n’est certainement pas que je m’ennuie, mais Madame Follentin et ma fille peuvent se demander ce que je suis devenu. Il faut que j’aille les rejoindre.
Margot. — Tu as raison, Follentin ! Le Louvre est plein d’embûches, il vaut mieux que tu partes, mais auparavant…
Mais la réalité se lève.
Il faut partir.
Cette idylle qui vient de naître,
Un jour nous permettra peut-être
D’y revenir.
Hélas ! Aujourd’hui l’heure sonne,
Adieu donc, je frissonne,
Ah ! pense à moi.
En sortant d’ici tout à l’heure,
Lève tes yeux vers ma demeure,
Cher, et dis-toi :
C’est là-haut, c’est là-haut,
C’est là-haut, tout de même
Que respire un être qui m’aime.
C’est là-haut, c’est là-haut, que pense à moi Margot.
C’est là-haut, c’est là-haut, tout de même,
Margot, Margot, pauvre Margot.
La peine est extrême, tout là-haut, tout là-haut…
Là-haut (ter)