Je fus un instant sur ta route,
Puis au revoir,
Pourtant si parfois il t’arrive
De passer là, sur cette rive,
Par un beau soir,
Quand tu verras à ma fenêtre,
Une lumière transparaître,
Dis-toi ceci :
Là-haut, cette petite flamme,
Qui vacille, hélas ! c’est mon âme,
Qui brûle ainsi.
C’est là-haut, c’est là-haut,
C’est là-haut, tout de même
Que respire un être qui m’aime,
C’est là-haut ; c’est là-haut, que pense à moi Margot
C’est là-haut, c’est là-haut, tout de même,
Margot, Margot, pauvre Margot,
La peine est extrême, tout là-haut, tout là-haut !
Là-haut (ter).
Margot. — Et maintenant, pars donc, Follentin ! Mais promets que je te reverrai !
Follentin. — Mordi, madame ! Je vous le promets ! (Il lui baise la main). Adieu, Madame !
Margot. — Non, pas par là ! Il ne faut pas qu’on voie un étranger sortir de chez la Reine ! Tenez, prenez cet escalier.
Follentin. — L’escalier de service ?
Margot. — Non, un escalier secret qui ne sert qu’à la famille royale lorsqu’elle veut sortir incognito du Louvre. Allez, et que Dieu vous garde !
Follentin. — C’est ça ! Et on se reverra, hein ?
Scène VIII
Margot. — Allons ! n’y pensons plus !… Cher Follentin ! Si Dieu m’écoute, je te reverrai !
Follentin (rentrant, vivement). — Ah ! mon Dieu ! Ah ! mon Dieu !
Margot. — Déjà !
Follentin. — Voilà Catherine et Charles !
Margot. — Qui ça !
Follentin. — Catherine de Médicis et Charles IX ! Ils viennent de ce côté !… Tenez, écoutez plutôt !… (musique à l’orchestre). On retrémole !