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Les Quatre Filles. — Oui, papa ! oui, papa !

Elles allument leurs flambeaux.
La Hurière

Vous avez de la lumière,
Baisez votre petit père,
Et oust ! plus vite que ça !

Les Quatre Filles. — Oui, papa ! Oui, papa !

Elles vont embrasser leur père.

Les Quatre Filles, parlé sur la musique. — Bonsoir, papa ! Bonsoir, papa !

La Hurière, id. les embrassant. — Bonsoir, bonsoir, mes enfants !… Allez ! Allez !

Les Quatre Filles, chanté au moment de partir

Quelque chose se mijote
Qui ne nous paraît pas clair,
On murmure, l’on chochotte,
Ça sent la fièvre dans l’air !

Elles sortent, La Hurière, à son comptoir, prend un casque qu’il fourbit, pendant ce qui suit. La musique continue en sourdine.

Follentin (débouchant dans la rue, suivi de Madame Follentin et de Marthe, dans leurs costumes du premier acte, Follentin en chapeau haut de forme et redingote, sa femme et sa fille en tenue de ville). — Venez par ici, mes enfants !

Madame Follentin. — C’est pas pour dire, mais les rues sont bien mal éclairées.

Follentin. — Qu’est-ce que tu veux ? C’est l’époque qui veut ça !

Marthe. — Voyons, Maman, tu ne t’attendais pas à trouver l’électricité sous Charles IX !

Madame Follentin (pincée). — Évidemment, petite ! Pas d’électricité !… Mais le gaz !

Marthe. — Oh ! papa ! Qu’est-ce que c’est que ces ombres qui viennent de ce côté !

Follentin. — Hein ? Quoi ? Où ?

Marthe. — Là ! Là !

Follentin. — Mais je ne sais pas ! Quoi ! C’est des gens de l’époque, il n’y avait pas que nous sous Charles IX.

Madame Follentin. — Viens, viens ! Je ne suis pas rassurée !

Follentin. — Ah ! là ! Mon Dieu !

Ils se dissimulent comme ils peuvent contre les maisons de droite. Paraissent de divers côté des Conjurés, enveloppés de leurs manteaux ; s’apercevant mutuellement ils reculent instinctivement.

Premiers Conjurés. — Ah !

Deuxièmes Conjurés. — Ah !