Page:Feydeau - Théâtre complet IV (extraits), 1995.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Roger, étourdiment. — Je lui ai dit que c’était complet.

Cora. — Hein !

Roger. — Ah ! pardon, je pensais à autre chose… Eh ! bien, je lui ai fait part de notre mariage comme vous me l’aviez dit… voilà.

Cora. — Et il a bien pris la chose ?

Roger. — Oh ! Le mieux du monde !

Cora. — Il n’a pas été blessé ?

Roger. — Non… pas pour le moment !

Cora. — Tant mieux… (Un instant de silence.)

Roger, subitement. — Cora !

Cora. — Monsieur de Lérigny ?

Roger. — D’abord je vous prie de ne plus m’appeler monsieur de Lérigny… Je suis votre mari maintenant… Appelez-moi Roger !

Cora, ennuyée. — Eh ! bien, Roger !… que voulez-vous ?

Roger. — Oh ! vous n’avez pas bien dit cela, voyons ; venez vous asseoir là près de moi… sur ce divan… Vous ne voulez pas… Voyons, Cora, tu ne veux pas… Allons viens… viens donc, voyons… (Cora pousse un soupir et s’asseoit à côté, de lui.) A la bonne heure… là… encore plus près… (Il la prend dans ses bras et veut l’embrasser.)

Cora, le repoussant un peu. — Oh !

Roger. — Quoi ! tu ne veux pas…

Cora, mollement. — Si, mon ami… tout ce que vous voulez, mais si vous saviez comme ça m’ennuie !

Roger. — Que tu es vilaine… va (Il l’embrasse) ! Voyons qu’allons nous faire… quand nous serons mariés ?

Cora, gaiement. — Ah ! oui, qu’allons nous faire ?

Roger, se rapprochant encore plus près d’elle et la tenant par la taille. — Cherchons ensemble !

Cora. — D’abord, cela va sans dire, nous ferons un voyage de noces…

Roger. — Ah ! tu crois… on dit pourtant que ça a de grands inconvénients…

Cora. — Mais mon ami, c’est la mode !

Roger. — Oh ! alors !

Cora. — Nous disons donc le voyage de noces… Bon ! Maintenant, le voyage terminé, eh ! bien… eh ! bien, nous reviendrons vivre paisiblement à Paris, comme deux bons bourgeois, avec nos enfants.

Roger. — Nos enfants ! Comme elle y va !

Cora, Prenant un carnet et écrivant. Voici à peu près