Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/151

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— J’y songe, mon oncle, pour en, mesurer les bons et les mauvais côtés. Je crois qu’il serait agréable d’être mariée si les hommes étaient quelque peu charmants. Malheureusement, connaître ceux-ci est un travail plein d’embûches. Il faudrait une épreuve qui me montrât l’affection désintéressée d’un homme.

— Que cette petite a d’esprit ! s’écria le marquis confondu.

Quant à Mlle de Saint-Armel, elle regardait sa nièce avec un ahurissement si profond qu’elle semblait changée en statue.

— Mais, reprit Armelle. cette réalisation est impossible. On en rêve, mais sans pouvoir la résoudre.

— Que tu es romanesque, mon Armelle, soupira le marquis.

Le silence régna sur eux trois.

Cécile Soudaine était très préoccupée. Pleine d’ambition, elle trouvait de plus en plus que Gontran Solvit, mieux encore qu’Émile Gatolat, ferait pour elle un mari des plus recommandés.

Elle n’aimait plus la province où elle s’ennuyait mortellement. Paris devenait son objectif et elle se jugeait assez belle et intelligente pour y régner.

Mais les prétendants parisiens manquaient dans la ville. Seul, Gontran Solvit était dans la place et il ne fallait pas le laisser échapper.

Il aurait peut-être choisi Armelle. Mais Cécile savait que ce mariage ne pouvait se taire. La situation du jeune homme était trop simple pour cette famille aristocratique. Peut-être se faisait-il des illusions et il aurait fallu l’avertir pour qu’il ne se leurrât pas davantage.