Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/196

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— Pardon, ma tante, parce qu’il vaut quelque chose par lui-même… Puis, il est beau, aimable… son cœur est noble et généreux…

— Tu es folie !

Un coup discret fut frappé à la porte :

— Je puis pénétrer, ma sœur ?

— Entrez, mon frère…

— Je vous vols des figures consternées.

— Il y a de quoi ! Savez-vous ce que m’avoue cette petite sotte ?

— Je n’ai aucune idée des errements de l’imagination des femmes.

— Elle aime ce Solvit ! cria avec éclat Mlle de Saint-Armel, courroucée.

— Oh ! mais, ce n’est pas une nouvelle. Je pensais bien qu’Armelle ne se serait pas fiancée sans amour…

— Vous saviez cependant, mon frère, quel était mon but dans ces fiançailles ?

— Le vôtre, oui, mais celui d’Armelle est une autre histoire.

Mlle de Saint-Armel fut décontenancée durant quelques secondes, puis elle répartit :

— J’avais la parole de ma nièce.

— Je l’ai tenue, dit Armelle, en essuyant ses larmes, j’ai fait souffrir M. Solvit. Je vais essayer d’oublier ma noirceur. Je suis courageuse, maintenant cette odieuse comédie est terminée… Ma tante, je me retirerai dans un couvent.

— Quoi ! s’écria le marquis, que signifie cette vocation équivoque ? et Gontran ?

— Je lui ai dit fermement que je ne voulais pas me marier.

— Oh ! que les femmes sont inconséquentes ! s’écria M. de Saint-Armel. Et vous vous mettez à deux pour exécuter un amoureux ! ma sœur, vous