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Page:Fiel - Autour d'un candidat, 1929.djvu/24

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AUTOUR D’UN CANDIDAT

vous, chère amie, ce serait déloyal pour Mme Lydin…

— Quelle belle âme vous avez !…

Justement la châtelaine s’avouait que son âme manquait de beauté parce qu’il lui venait à la pensée qu’elle avait eu tort d’inviter la famille Lavaut. Il allait peut-être surgir des complications dont on n’avait nul besoin.

Heureusement pour elle, Mme Lydin surgit à point pour rompre les chiens. Elle aperçut Mme Lavaut pleine d’animation et elle en fut surprise.

À part soi, elle se demanda :

— Que se passe-t-il ?

Puis, tout haut, elle s’écria :

— Chère Madame Lavaut, votre lassitude s’est-elle donc si prestement dissipée depuis tout à l’heure ?

L’interpellée prit immédiatement un air brisé et murmura d’une voix mourante :

— Je n’en puis plus… Parler me fatigue abominablement…

Mme de Fèvres s’empressa de s’esquiver pour échapper à toute attaque. Elle commençait à deviner que Mme Lydin nourrissait les mêmes espérances que Mme Lavaut.

À vrai dire, elle le souhaitait maintenant, trouvant que c’était le seul moyen d’éviter les responsabilités. Mais elle pestait contre tous ces imprévus… Il eût été si simple de demeurer entre soi pour s’occuper du candidat…

Quand Mme Lavaut et Mme Lydin furent laissées en présence, elles se jetèrent d’abord un coup d’œil scrutateur. Ne lisant dans leurs regards réciproques qu’une innocence de nouveau-né, Mme Lydin prononça :