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Page:Fiel - Autour d'un candidat, 1929.djvu/73

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AUTOUR D’UN CANDIDAT

— Je suis ici… Maman !… maman !… me voici…

Mme Lydin apparut, assez courroucée, si l’on en croyait ses sourcils froncés.

Quand elle aperçut Isabelle en compagnie de Marcel, ses traits se durcirent davantage et elle s’écria d’un ton menaçant :

— Tes amies te demandent !… Va les rejoindre tout de suite !…

Puis, sans un mot pour Marcel qui assistait muet à cette scène, elle entraîna sa fille. Quand elle fut à peine hors de portée du jeune homme, elle s’exclama :

— Mais tu es insensée !… Ce Marcel Gémy n’est plus un parti convenable !… Nous allons partir d’ici sans tarder…

— Oh ! maman… Alors, ce malheureux n’est plus bon à marier ?

— Il ne l’est plus pour toi…

— Je commençais justement à le trouver sympathique… Comme c’est ennuyeux !

— Veux-tu bien te taire ! Tu devrais cependant comprendre ces choses sans que j’aie à te les expliquer…

Isabelle ne répliqua plus. Elle suivit sa mère pendant que Marcel, un peu plus mélancolique encore, murmurait :

— Les mères ne me recherchent plus… Vanité… tout est vanité, a dit l’Ecclésiaste…

Pendant qu’il philosophait et s’essayait à reconquérir une sérénité qui n’était pas très éloignée, Louise survint.

La jeune fille était sincèrement affligée de l’échec du candidat. Elle savait que Mme Gémy tenait beaucoup à la réussite de son fils et cette atmosphère de déception la remplissait