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cinéma !… cinéma !…

— Alors, ma petite, s’entendit-elle dire, qu’avez-vous à demander à Louis ? Je ne vous cacherai pas qu’il promet beaucoup ; quant à tenir parole…

— Oh ! pour ce soir, je ne veux pas grand’chose : simplement passer la nuit.

— Passer la nuit ! s’écria Coralie, stupéfaite. Mais nous n’avons pas de chambre ! Vous n’êtes donc plus chez vos parents ?

— Non, et je ne veux pas y retourner.

— Ils vous ont chassée ?

— Oh ! non, mais je ne m’y plais plus, parce que je manque de liberté !

— Voyez-vous cela ! Et Mademoiselle a fait un coup de tête ! Permettez-moi de vous dire que vous avez grand tort ! je suis sûre que vous aviez une gentille chambre, plus propre que celle-ci.

Et Coralie éclata d’un rire insupportable à en­tendre.

Pour changer de sujet Claudine osa dire :

— Je ne savais pas que vous étiez mariée avec M. Louis Mase.

Coralie rit aux éclats en répondant :

— Vous savez, on est des vieux amis tous les deux, alors on loge ensemble, c’est une économie, puis mon propriétaire m’a donné congé et je me suis réfugiée ici, comme vous venez vous-même.

De nouveau un rire ponctua ces mots, et Claudine rougit d’être assimilée à celle qui avait pris la place qu’elle espérait.

Ce sujet brûlant fut interrompu par l’entrée de Louis Mase.

— Tiens ! la petite Claudine ! C’est gentil d’être venue voir les amis !

Coralie prit tout de suite la parole :

— Elle est venue pour passer la nuit ici.

— Hein ?

Mase avait sursauté. Il regardait tour à tour Clau­dine et Coralie, se demandant s’il avait bien compris,