Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/33

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Sur ces mots, Mme  Lassonat franchit le seuil et referma la porte.

Suzette restait pétrifiée. Des agents chercheraient son frère !… Quelle bizarre idée !…

Elle demanda à Justine :

— Où vont-ils aller les agents ?

— Dans toutes les rues…

— Ils fouilleront les maisons, les magasins… ?

— Dame, oui…

— Bob n’est pourtant pas un voleur pour que le commissaire s’occupe de lui… C’est quand on est méchant qu’on vous conduit chez le commissaire…

— Alors, on devrait bien vous y mener…

— Je n’ai rien fait de mal…

— Vous avez perdu votre petit frère…

— Ce n’est pas moi du tout !… Tu n’avais qu’à le mettre dans ton panier, mon petit frère, cela aurait remplacé les carottes…

— Rien que pour ce tour que vous m’avez joué, je devrais vous y conduire…

— Eh bien ! je ne demande pas mieux !

— Vous n’avez peur de rien…

Suzette bâilla et s’écria :

— J’ai faim !… j’ai faim !…

— Peut-on penser à avoir faim quand on n’a plus son petit frère !

— Puisqu’on le retrouvera !… Vous êtes deux sottes !… s’écria la fillette en tapant du pied.