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vement généreux… Cela m’épargnera la peine de te refuser… Je ne veux rien.

— Tu m’enlèves un remords…

— Comment, tu conservais un doute à ce sujet ? Je suis étonnée que tu me connaisses si mal… Celui qui m’épousera me prendra telle que je suis… Je trouve que l’argent acquis par soi-même est le seul agréable. Je suis ainsi faite. Je ne veux rien devoir qu’à moi, ou au prince qui m’a charmée. S’il possède des trésors, je consens qu’il les jette à mes pieds. Mais parlons sérieusement… Tu pars à quelle date ?

Dans six jours…

— Eh ! bien, dans trois semaines, je te rejoindrai… Je serai fourbue, mais la nature et ta compagnie me remettront.

Christiane prit rapidement congé de Bertranne. Elle était allégée par sa fierté. Elle ne doutait pas de sa sincérité et le vœu de Mme Fodeur serait resté platonique.

Bertranne était une vierge forte.


IV

Mlle Gendel croyait en avoir fini avec ses devoirs mondains quand elle fut instamment priée d’être vendeuse à une fête de charité.

Elle ne put se récuser. Beaucoup de personnes étant déjà parties pour la campagne, elle et sa mère devenaient indispensables.

Ces dames, avec quelques-unes, de cette œuvre, se réunirent dans le local aménagé pour cette vente. Christiane se spécialisait, dans l’écoulement de pochettes multicolores