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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/272

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SUR LE SOL D’ALSACE

des nuages. Un poudroiement vermeil se posa sur les grilles. La neige brilla dans un éblouissement et le ciel bleu, par une large éclaircie, lançait des gerbes d’espoir…

Fritz sentit son cœur se dilater dans une allégresse enchantée…

Ici, sur cette place, dont ses songes étaient hantés, surgissait enfin la France !… Il en fit le tour, respectueusement, religieusement… Il rêva de choses grandes et justes…

Un enthousiasme l’étourdissait, l’exaltait dans son patriotisme aimé… L’Allemagne sombre, s’estompait dans l’oubli… Il vivait tant de sensations nouvelles depuis quelques heures que sa fuite récente lui semblait vieille de plusieurs jours.

Il parcourut les allées de la Pépinière… C’est sur ce banc, le quatrième à gauche, que Mme Hürting venait s’asseoir en surveillant les jeux de Robert Daroy, son petit-neveu. Il se souvenait que l’enfant en avait entaillé le bois avec un canif trouvé. Le garde, de sa grosse voix, l’avait sermonné… Mme Hürting riait en racontant cet épisode et disait que le modeste fonction-