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SUR LE SOL D’ALSACE

Louise cria, violente :

— Je ne veux pas qu’il revienne !… il est dans sa patrie !… où je devrais être… moi aussi…

À ce moment, un domestique entra. Sur un plateau d’argent, une lettre se détachait blanche, mystérieuse…

Louise s’en saisit. À peine si elle put la décacheter… Par saccades ses doigts déchirèrent l’enveloppe dont des morceaux déchiquetés tombèrent. Elle lut…

Anxieux, Wilhelm suivait les mouvements de sa physionomie…

Elle poussa un grand cri et dit d’une voix plaintive où roulaient des sanglots :

— Oh !… mon Wilhelm… il ne revient pas… il ne revient pas…

Elle ne s’évanouit pas, mais tomba sur ses genoux, devant son fauteuil. Et là, le visage enfoui dans ses bras, elle exhala sa douleur…

Wilhelm ramassa la lettre, qui, poussée par le feu, voletait sur le tapis :

« Ma chère maman, disait Fritz, je ne puis revenir en Allemagne. J’ai reçu ta lettre avec joie, mais malgré toute la peine que je sais te