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Bob tira la ceinture de sa sœur, pour la prévenir qu’elle courait vers l’orage.

M. Primicat poursuivit son enquête :

— Oui, c’est bien cela… et alors ?

— Et alors, continua Suzette, « ponchour » avec la lettre p et le « chour », cela sonne un peu dur…

M. Lassonat crut devoir intervenir :

— En ce moment, la mode en France pour les enfants, est de jouer aux charades, aux mots d’esprit. Cesse ce jeu, Suzette.

— Ce n’est pas un jeu, Monsieur, prononça fermement Suzette. Je vous dis la vérité, puisque vous me l’avez demandée et afin que vous ne restiez pas dans l’erreur. Vous avez un accent déplorable et je crois qu’il n’y a aucun remède.

— Suzette, sors du salon !

— Moi ! moi ! j’ai un mauvais accent ! vociféra l’invité avec des yeux féroces. Vous en avez le mensonge, petite Mamoiselle !

— Je ne mens jamais, Monsieur ! protesta froidement Suzette.

— Vous tolérez cela, M. Lassonat ! rugit le convive en s’adressant à son hôte… Dans mon pays, on schlague les doigts de la jeunesse !

M. Lassonat leva les bras dans un geste désolé et essaya d’apaiser l’étranger.

Bob disait tout bas à sa sœur :

— Ma fille, on va t’expédier comme pensionnaire…, tu diras la vérité aux Dames du