worthy. Il tint parole, vola chez l’écuyer, et lui dénonça le délit avec autant d’emportement, que si l’on eût forcé son château, et pillé ses meubles les plus précieux. Il dit qu’il avoit entendu partir deux coups de fusil, presque à la fois ; que Tom par conséquent n’étoit point seul, quoiqu’il n’eût pu découvrir son complice. « Nous n’avons trouvé, ajouta-t-il, que cette perdrix, mais Dieu sait le dégât qu’ils ont fait ! »
Tom, au retour de la chasse, fut conduit chez M. Allworthy. Questionné par lui sur ce qui s’étoit passé, il lui avoua le fait, sans alléguer d’autre excuse que la vérité ; c’est-à-dire que la compagnie de perdrix étoit partie de ses terres.
L’écuyer demanda ensuite à Tom le nom de son complice, qu’il vouloit absolument connoître. En même temps, il l’instruisit de la circonstance des deux coups de fusil, attestée par le gentilhomme et par ses domestiques. Tom soutint qu’il étoit seul. Il commença pourtant par hésiter un peu, ce qui auroit affermi M. Allworthy dans son opinion, s’il avoit eu quelque doute sur le témoignage du gentilhomme et de ses gens.
Le garde, homme très-suspect, fut aussitôt mandé et interrogé. Le drôle, plein de confiance dans la promesse que Tom lui avoit faite de prendre tout sur son compte, nia effrontément qu’il l’eût accompagné, ni même vu de toute l’après-midi.